• Par Jean-Claude Guillebaud

    Une rengaine imbécile court les médias depuis quelques mois : il faut, dit-on, réformer la communication politique. L’autre lundi (le17 novembre sur France 5), notre estimé confrère Christophe Barbier reprenait à son compte la ritournelle. Or, parler ainsi, c’est être à côté de la plaque. La communication, au sens strict du terme, n’est pas à réformer mais à remettre à sa place, entre la pub pour les lessives et les « éléments de langage » des communicants.

    Elle n’est qu’un verbiage surjoué, une manigance, une recette pour destituer le seul ingrédient qui fonde véritablement la confiance démocratique : la parole. En réalité, la communication est une tueuse de parole. Le lissage du discours politique concocté par les communicants, en débarrassant celui-ci de sa chair et de son vibrato particuliers, le prive de son épaisseur vivante. Et de son sens. Il profane la singularité fondatrice de la parole. Ainsi dévitalisée, cette dernière n’est plus qu’une langue morte sans réel lien avec la vie des hommes. Point besoin d’être énarque pour comprendre que la crise politique dans laquelle nous pataugeons est directement liée à cet évanouissement emblématique de la parole vraie.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article27285

    Ne tuez pas la parole ...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique