Alors nous avons levé la tête et regardé les étoiles
Dans les prés mouillés d’ombre, les crapauds accordaient
des instruments magiques
l’air avait l’étrange douceur du péché
et nous ne savions même plus qu’il existait des mots
pour parler…
Ce soir-là….
as-tu senti cet insoupçonné qui était en nous
et n’as-tu pas été ébloui de toi-même comme je l’ai été ?
J’ai mordu dans cet instant comme dans un fruit nouveau
en cherchant le goût que cela pouvait avoir
mais tu m’as parlé
et le fruit a roulé dans l’herbe où les vers luisants
effrayés s’éteignirent
Nous ne regardions plus les étoiles…
Dans tes yeux où il restait encore un peu de leur reflet
J’ai vu le regret des mots
Alors j’ai secoué ma jupe
et nous avons ri
les crapauds ont ri aussi
et quelque chose qui était peut-être le Diable
a ri encore plus fort
Paulette Ferlin