• Au poil ... l'Europe à travers le temps ...

    Le Bas Moyen Âge (1108-1453)
    Les enluminures et la statuaire constituent des sources intéressantes pour se représenter la variété et l'évolution des coiffures féminines.
    Au XIIe siècle on retrouve, selon la mode byzantine, les longues tresses (tresses à trois brins, rouleaux de cheveux entourés d'un ruban, tresses à 2 brins plus un ruban)… des exemples sont visibles sur les statues du portail royal de la Cathédrale de Chartres, d'Angers, le portail sud de la Cathédrale du Mans, et la célèbre statue dite Notre-Dame de Corbeil au Louvres, reprise par Violet Leduc dans ses illustrations du costume médiéval. Les femmes portent aussi des voiles longs, des cerclets en métal, des assemblages de ces différents éléments.
    Au XIIIe siècle la mode devient plus austère, il est rare, à part les jeunes femmes, de voir des femmes aux cheveux libres dans les enluminures… elles portent plutôt des voiles ronds ou semi-circulaires (gisant d'Aliénor D'Aquitaine), fixés sur une barbette, une guimpe pour les femmes plus âgées (on peut inférer l'âge des personnages sur les scènes illustrant des bibles). Un élément typique de la coiffure du XIIIe siècle est le touret, sorte de cylindre qui entoure la tête (comme on le voit sur l'illustration issu du Codex Manesse ci-dessus… cette coiffure est encore en vigueur au XIVe). Parfois le dessus est fermé, c'est le mortier. Le touret est généralement porté sur un voile, qu'il permet de maintenir… les reines portent une couronne qui remplit cet office (Blanche de Castille). Les personnages féminins du portail nord de la Cathédrale de Chartres constituent un bon témoignage de ces différentes coiffures. Les femmes du peuple ou au travail portent des coiffes de travail faites d'un voile/linge diversement replié sur les cheveux. Dans la bible de Maciojewski une coiffure de travail particulière revient à plusieurs reprises, la coiffe est maintenue par plusieurs tours d'un galon (?) clair évoquant des pratiques antérieures, la reine Bathilde (Mérovingienne) disposait dans les vêtements avec lesquels elle fut enterrée (Trésor des Saints de Chelles) de plusieurs mètres d'un galon destiné à maintenir son voile.
    Il existe des discussions sur le fait que les femmes aux cheveux libres seraient des prostituées… mais deux scènes présentant des courtisanes au XIIIe siècle dans la bible de Maciojewski et sur les vitraux de la cathédrale de Chartres vont à l'encontre de cette opinion. Les femmes représentées ont différentes coiffures, et il y a dans les deux cas une femme portant un touret. Plus tard en effet la coiffure, ou la couleur du vêtement, sont des signes distinctifs de cette condition.
    XIVe siècle Il y a différentes coiffures féminines extravagantes :
        cheveux relevés sur les tempes en deux chignons dits « truffeaux » qui sont surmontés par le balzo (ou balso est un bourrelet de brocart ou de velours).
        cheveux nattés en deux tresses enveloppées sur les oreilles dans une résille dites « crépines ».
    Le balzo est répandu à la fin du XIVe siècle, il est fixé, avec les cheveux peignés en arrière, fixés par des fils d’or ou des rubans sur une légère armature ou une résille. Voir le tableau de Parmigianino, La schiava turca (L’esclave turque).
    Au XVe on observe aussi une grande variété de coiffures dont le hennin (le fameux "chapeau de fée" en forme de cône), le hennin à cornes, le hennin tronqué, la gonelle qui est un dérivé du chaperon à bouton ou lacet à la visagière suffisamment ouverte pour qu'on ne parvienne plus à le fermer, avec pour les hommes : le liripipion.

    Le balzo

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    Le liripipion

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