Il y a un côté profondément triste dans le spectacle des ces jeunes filles « lookées » comme des stars – lunettes de star, fringues de star, collagène de star, moue de star...  - écrasées dans le métro, entre un clodo et  une mama africaine, tentant de maintenir la farouche dignité de leur morgue de « princesses » au sein des odeurs fétides et des chaos mécaniques...

Ou les mêmes à la terrasse d'un MacDo ou d'un Kebab, la sauce blanche se mêlant à l'excès de gloss...

La vision de ces divas low-cost, sans le sou, pourrait n'être que ridicule, elle est en fait presque émouvante à force de pathétique, tant elles incarnent la certitude d'un échec inévitablement complet, d'une sorte de suicide social inconscient.

En singeant un monde qui leur est inaccessible (même en couchant utile, il y a beaucoup trop de concurrence), en s'acharnant dans le mimétisme des pires caricatures de celui-ci, elles se condamnent à une vie de frustration et d'aigreur...

Nabila et les « influenceuses » diverses et variées, starlettes Monoprix, ont engendré une foultitude de clones version Lidl qui seront toujours malheureuses de n'être que ce qu'elles sont, qui, pourtant, pourrait être autre chose que cette piteuse et sinistre mise en scène...

La bourgeoisie dégénérée a triomphé en parvenant à imposer à l'ensemble de la population ses modèles de « réussite», ses archétypes esthétiques, ses obsessions matérialistes.

Résultat, les rues sont pleines de pauvres gamines à têtes de canard qui parviendront au mieux à se faire payer des vodkas tièdes dans une boite à la con, générosité qu'elle devront récompenser par des activités buccales qui mettront en danger leur précieux investissement labial.
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