En 1942, peu de temps après l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, le président Roosevelt a promulgué le décret 9066 qui a conduit à la réinstallation forcée des Américains d'origine japonaise dans des camps d'internement. Le service de photographie américain "War Relocation Authority" a embauché Dorothea Lange pour documenter le processus de réinstallation dans la région de la côte du Pacifique.
Les travaux antérieurs de Lange documentant les familles déplacées et les travailleurs agricoles migrants au cours de la Grande Dépression ne la préparaient pas pour les inquiétantes questions relatives aux droits raciaux et civils soulevés par l'internement des Japonais. Lange se trouva rapidement en désaccord avec son employeur et les persécuteurs de ses sujets, le gouvernement des États-Unis.
Pour capturer l'esprit des camps, Lange a créé des images qui juxtaposent souvent des signes de courage et de dignité humaine avec des preuves matérielles des indignités d'incarcération. Sans surprise, beaucoup de photographies de Lange ont été censurées par le gouvernement fédéral, lui-même en conflit par l'existence des camps.
Plus de 100.000 japonais américains, hommes, femmes et enfants ont été transférés et détenus dans ces camps. () ... Cet internement est maintenant reconnu comme une violation de leurs droits humains et civils. En 1980, le gouvernement américain a officiellement présenté ses excuses et des réparations ont été versées aux survivants.
Le véritable impact du travail de Lange n'a pas été ressenti avant 1972, lorsque le Whitney Museum a incorporé vingt-sept de ses photographies dans le décret 9066, une exposition sur l'internement des Japonais.
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