• Ce qu'est le foot ...

    Par Patrick Mignard

    En mars 1976 en Argentine, sous la direction de Jorge Rafael Videla, Commandant en chef de l’armée argentine, s’installe au pouvoir une véritable bande d’assassins qui a un projet politique : « Processus de réorganisation national » ; il s’agit en fait de l’instauration d’une dictature sauvage. De 1976 à 1983, aux yeux du monde entier ce ne seront en Argentine que meurtres, massacres, disparitions, tortures, rapts d’enfants... Bref ce que l’Histoire retiendra sous l’intitulé de « sale guerre » (en espagnol guerra sucia).

    Tout le monde savait, mais bien peu dénonçaient... Les USA, premiers intéressés, collaboraient, mais aussi les États européens, et la France (Patrie des Droits de l’Homme - sic) vendait du matériel militaire à la junte. En 1978, la Junte au pouvoir “hérite” de la Coupe Mondiale de Football. Une aubaine dont elle va se servir, à l’image des Jeux Olympiques de Berlin en 1936 utilisés, à des fins de propagande, par Hitler. Question : Peut-on / doit-on jouer au foot dans un pays où un État élimine, torture ses opposants politiques ? Éternelle question entre la morale et l’argent. Les dirigeants mondiaux du foot, eux, n’ont pas hésité... l’appel des bénéfices escomptés était trop fort.

     

    Une campagne de dénonciation “Pas de foot entre les camps de concentration” et d’appel au boycott était lancée par diverses organisations... La Droite au pouvoir, qui avait dés 1973 collaboré avec la dictature chilienne, faisait la sourde oreille. La Gauche, qui n’était pas encore au pouvoir en France, pouvait sans crainte dénoncer... Le Front National, encore très jeune (1972), faisait ses premiers pas, guidé par ceux qui lui avaient donné naissance. La direction – bureau politique - du parti était alors composée de Pierre Bousquet qui fut volontaire dans la légion SS Charlemagne, Victor Barthélémy, fidèle du collaborateur Jacques Doriot, et François Brigneau qui s’était engagé dans la Milice de Darnand, tout ce beau monde entouré de nostalgiques de l’OAS et de catholiques intégristes.

    La proximité idéologique entre la junte militaire et les membres du Front National au pedigree éloquent explique l’empressement du FN à soutenir l’évènement. C’est donc sans état d’âme, en faisant un grand Cocorico, que le Front National dissociant habilement sport et politique, soutenait la manifestation. Parallèlement à celles et ceux qui condamnaient l’opération-promotion de la junte argentine (voir ci-dessous l’affiche d’appel au boycott), le Front National sortait sa propre affiche…

    Patrick Mignard
    12 juin 2014

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