
dans la pénombre du crépuscule,
les arbres livrent toute la force vive de leur allure
qui se dessine dans ses moindres détails
sur le ciel qui a gardé en mémoire un peu du jour ensoleillé,
cette lumière sourde bleue marine qu'il possède encore en son centre ;
dominant les berges du lac,
ces arbres semblent à leur tour posséder leur propre lumière,
celle du coeur de leur feuillage,
la lumière du soleil désormais disparue,
qui écrasait l'ensemble il y quelques heures
en masquant toute les nuances de branchages,
ce grand tissu dont la trame infime et multipliée
semble maintenant assemblée sous nos yeux
étonnant de voir que le crépuscule révèle ce que le jour ne peut pas
Pierre Cressant