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    On peut saucer ? » Vendredi midi, Europlastiques a servi une quinzaine de « gigots bitume » fumants à 180 personnes, salariés et ouvriers du chantier. « Quand Benjamin Barberot (directeur général de cette entreprise mayennaise spécialisée dans les emballages plastiques) nous en a parlé, on n'a pas tout de suite compris, explique un des salariés attablés. On est tous allés sur internet voir ce que c'était. Le gigot bitume, c'est très bon ! » Une cuisson à nulle autre pareille...
    Cuisson à l'étouffée, DL;le goudron en plus !
    C'est une tradition dans le BTP, le secteur du bâtiment et des travaux publics. Le repas autour d'un gigot cuit dans du bitume marque la fin d'un chantier. « Une fois l'étanchéité d'une toiture terminée, il reste toujours du goudron, explique Benjamin Barberot. Les étancheurs (ouvriers chargés de l'étanchéité) préparent alors un gigot. Ils le cuisent en le plongeant dans le fondoir qui leur a servi à fondre le bitume. » C'est comme une cuisson à l'étouffée. Le goudron en plus.
    Visuellement, c'est quelque chose ! L'odeur, c'est pas mal non plus. De grosses bulles noirâtres éclatent à la surface. Impossible de savoir qu'au fond de ce drôle de barbecue (le fondoir), dans une masse de bitume fumant à plus de 220 degrés, cuisent de doux gigots... Quel est le truc pour avoir d'aussi délicieuses tranches d'agneau ? Les épices embaument la viande. Nulle vilaine odeur de goudron ne perturbe le plaisir gustatif.
    Philippe Crétois, un professionnel de la réception, est à la manoeuvre. Tout en surveillant son gigot bitume comme le lait sur le feu, il nous livre le secret : « Une fois le gigot désossé et assaisonné, il est complètement enveloppé dans de l'alu puis dans du papier kraft. On scotche le tout et on met du fil de fer autour de chaque gigot. C'est plus pratique pour les sortir du bitume. »
    Il ne faut pas être pressé. Comptez d'abord deux heures pour faire fondre le bitume. Une fois le goudron bien liquide, comptez une bonne heure pour y cuire le gigot. « Et c'est un étancheur qui m'a préparé les gigots, précise Philippe Crétois. Il faut conserver la tradition. » Surtout quand elle a aussi bon goût !

    Mikaël PICHARD.


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