Tu as des yeux d'horizon et ne le sais pas assez.
On voudrait s'y frayer passage,
y dénicher des sentiers,
des voies d'eau,
des chemins de halage.
y descendre doucement pour remettre sa vie en route,
suivre la pente des ruissellements vers la rivière qu'on devine,
là où penchent les arbres
et se nouent les rumeurs liquides.
Tu as des yeux d'horizon
où l'on voudrait se chercher.
Reconnaître les bêtes aux fourrures d'enfance,
les mers promises que l'on a su affronter.
Des contrées qui s'éloignent avec l'âge
et se terrent dans les failles
Sais-tu que tu ouvres entre tes cils tous les pays des hommes ?
(Tu as) des yeux d'horizons
que l'on n'atteint jamais.
Michel Baglin