• En Egypte, elles dansent la peur au ventre ...

    Il est 22 h quand, au son de l'oud et des tambours, Amie Sultan entre en scène.

    Ses longs cheveux tombent sur son ensemble écarlate. A mesure que le rythme s'accélère, ses déhanchés se font plus vibrants, frénétiques. Amie danse depuis 4 ans. Jusqu'à 10 représentations par semaine. "Je n'aime pas trop parler, alors je danse. C'est une expérience très spéciale" et désormais menacée.

    Entamé dans les années 1990, le retour du puritanisme, sur fond d'islam rigoriste, a tari le vivier à quelques dizaines de danseuses quand elles étaient des milliers à endiabler les nuits du Caire dans les années 1940. Celles qui osent encore se montrer risquent gros.

    Il y a des règles très strictes : il faut porter un short sous le costume, couvrir certaines parties du corps, sinon on peut être arrêtée ou payer une amende.

    Amie supervise avec soin la confection de chacun de ses costumes, car le moindre écart peut coûter cher.

    Ces dernières années, plusieurs danseuses ont fini en prison pour des prestations jugées provocantes. Si les stars comme Amie Sultan se produisent dans des hôtels chics de la capitale, les autres se partagent au mieux les restaurants, au pire les cabarets miteux où elles sont considérées comme des prostituées.

    Sous prétexte qu'elles sont ce genre de danseuses, elles ne sont pas considérées comme quelqu'un de bien. Face à la pression sociale, beaucoup d'égyptiennes ont raccroché et sont remplacées par des étrangères.
    Texte de Claire Williot pour Ouest-France

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