• Il n'y a plus d'élite, que des mafieux ...

    La faillite des élites ou si Cassandre avait raison

    Par Gérard Charollois

     

    La lecture des gazettes, l’audition des conférences médiatisées vous apprendront que le peuple rejette les élites, ne leur fait plus confiance, n’écoute plus leurs consignes, ce que prouvent le référendum sur la constitution européenne refusée le 29 juin 2005 par les Français et, ailleurs dans le monde, la montée des « populismes ». Si 45% des Français qui votèrent « pour » ladite constitution Européenne représentaient l’élite, cela révélerait un pourcentage exceptionnel d’esprits d’élites en ce pays ! Nos analystes confondent ici l’écume et la mer.

     

     Partons comme toujours des faits avant d’élaborer un commentaire. Toute société et toute civilisation sécrètent une élite dont le socle fut successivement religieux, militaire, économique, intellectuel. Les grands prêtres des divers cultes, les chevaliers et la noblesse, les bourgeois cossus et les ministres habiles formèrent, à travers l’Histoire, des élites respectées, craintes, vénérées et redoutées. À notre époque, le problème de l’élite est qu’elle n’est plus une élite. Notre société se divise en deux groupes distincts, cloisonnés, vivant sur deux planètes différentes : les citoyens ordinaires d’une part, dont la situation sociale a cessé de s’améliorer et, d’autre part, une poignée d’oligarque milliardaires qui accroissent de 40 % par an leurs indécentes fortunes bâties sur la spéculation, l’exploitation d’autrui et de la nature. Cette caste achète les pouvoirs politiques via le financement des campagnes électorales, la possession des journaux et des chaînes de télévisions qui, en France, appartiennent à neuf oligarques.

    Or, toute élite doit reposer sur une utilité sociale reconnue et objectivable au regard des données matérielles d’une époque. Ce que notre temps qualifie d’élite est tout sauf une élite. Ces milliardaires sont des parasites sociaux, des usurpateurs dont la fortune ne repose sur aucune utilité commune. Ce sont des délinquants sociaux et le ressentiment des citoyens confrontés aux « réformes », c’est-à-dire aux régressions, s’exprime par des aigreurs, des refus grognons que révèlent les résultats électoraux.
    https://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article37347

    Parfois, il est utile que les vraies élites, vigies éclairées, exhortent les hommes à s’élever au-dessus de leur médiocre condition d’animal cupide. Les peuples rejettent leurs pseudo-élites. Mais, anesthésiés par la propagande de la secte mercantile, ils errent encore sans trouver l’issue de secours. Cassandre, reviens pour dire aux hommes vers quel abîme les conduisent leurs mauvais bergers !

     

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