• L'effet Macron ou les lendemains qui déchantent ...

    Le même raisonnement pourrait être tenu au sujet de la lutte des classes. En décrétant qu’elle est obsolète, en ironisant même à son sujet, les zélotes du tout marché prêtent leur concours à un escamotage dont nous savons bien qu’il est - aussi - idéologique. Il permet de passer par pertes et profits la souffrance sociale aggravée, les inégalités creusées, les injustices innombrables auxquelles la modernité libérale ne prête plus désormais qu’une attention distraite. On peut donc comprendre l’indignation de la gauche de La France Insoumise, qui n’accepte décidément pas ce tour de passe-passe et s’emploie à restaurer une pratique militante fondée sur la lutte des classes. La démarche est aussi respectable que généreuse mais, là aussi, c’est l’idée de restauration qui fait difficulté. Pourquoi ? Parce que, dans l’architecture de la société, dans les modes nouveaux d’organisation du travail, dans les représentations collectives ou les actions syndicales, des bouleversements ont eu lieu qui rendent à peu près inopérantes les analyses traditionnelles du type classe contre classe. Cette nostalgie exprime une vérité mais prend figure de piège, pour le plus grand profit de ceux-là même que l’on entend combattre. Le néolibéralisme déterritorialisé, boursier, nomade et désormais sans base sociale est un bien plus insaisissable que le bon vieil "ennemi de classe", bourgeois et exploiteur, de jadis.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article35001

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