J’ai deviné,
j’ai soupçonné chez toi des vies antérieures incandescentes
et des feux mal éteints ;
mais je ne savais pas que tu vivais dans un brasier.
Trop tard.
Je me suis perdue dans ta souffrance,
jusqu’à ce moment où j’ai pris conscience de la mienne ;
j’ai voulu te guérir et je n’y suis pas parvenue.
La flèche était enfoncée trop profondément,
et j’ai compris, trop tard aussi,
que tu ne désirais pas vraiment t’en débarrasser,
plus effrayé encore par le vide
qui allait prendre sa place
que par la douleur qu’elle te causait.
Gaëlle Josse