A honte d'avoir voté depuis tant de décennies pour des gens qui ont trompé sa confiance.
Alors, la citoyenne, elle reste chez elle et regarde ce marché de dupes qu'on lui propose à travers une ploutocratie placée sous le signe de la Finance ...

Par Gérard Biard

Le peuple a-t-il toujours raison ? Rien n’est moins sûr. L’Histoire tendrait même à démontrer le contraire. Pourtant, dans cette campagne électorale où l’on n’est pas à une fumisterie près, nombreux sont ceux qui s’acharnent à le lui faire croire. Ce n’est certes pas nouveau, et le mot désormais galvaudé de « populiste » ne date pas d’hier. Il n’empêche qu’on n’a jamais autant parlé du peuple – où « des peuples », c’est selon – qu’aujourd’hui.

 En revanche, on n’a jamais aussi peu parlé des citoyens. Ceci explique sans doute cela. Pour aller vite, le peuple brandit des fourches, le citoyen construit la nation – ou une entité politique plus élargie, puisque beaucoup se considèrent aujourd’hui comme des citoyens européens. Or, l’époque étant grincheuse, turbulente et propice aux levées d’instruments blessants et contondants, on préfère oublier le citoyen pour en appeler au peuple. Auquel on promet, à défaut de coups de fourche, des coups de balai et autres grands ménages qui, au fond, n’engagent à rien.
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