les mots ont été pour moi une façon de ne pas perdre le passé
ou plutôt d'être agréablement bercé par l'idée
que ce passé écrit résistera au temps,
l'idée que je puisse le relire m'aura suffit à mon bonheur ;
et la joie c'est au moment où j’écris
et non lors des moment de relecture
(d'ailleurs assez rares durant des années)
car j’écris avec cette idée sublime en tête ;
chaque jour je veux que mon présent s'inscrive
dans une éternité qui sera cette écriture,
c'est là l'essentiel,
de lui donner cette dimension ;
d'où ce besoin irrépressible d'écrire quotidiennement,
les mots qui me viennent comme une lutte permanente
contre le temps qui semble à chaque reprise une victoire
Pierre Cressant