Territoire perdu pour les uns, ville à parfaire pour les autres, Trappes fait l'objet de tous les fantasmes. Deux mois après l'affaire Didier Lemaire, Valeurs actuelles a enquêté sur cette commune où l'on ne vit plus tout à fait à la française.
Sur le parking du centre commercial, en face du marché, des grappes d’hommes discutent autour d’un café devant les véhicules stationnés. Aux plus âgés, les costumes gris, si caractéristiques des chibanis, aux plus jeunes la panoplie du “gars de cité”, survêtement de sport et baskets. Un peu plus loin, le long de la galerie marchande, deux jeunes Roms, qui n’ont pas 10 ans, tendent la sébile aux passants. Un homme adossé à la devanture du Carrefour Market, pétard au bec, couve d’un œil torve les petits mendiants. Comme un avertissement supplémentaire ou l’expression d’une fierté mal placée, l’homme, dont le jogging est remonté à mi-mollet, exhibe un bracelet de surveillance électronique.
De l’autre côté de la rue, entre les étals du marché comme dans divers autres endroits de la ville, nous le verrons, une autre forme d’ostentation, plus structurelle celle-ci, est de mise. Ainsi des différentes déclinaisons du voile islamique qui, burqa et niqab exceptés, obombrent le visage d’une grande partie de la clientèle féminine. Une prescription communautaire qui n’a pas de limite d’âge, comme l’atteste la présence de jeunes filles abritées sous une abaya de coton rose ou bleu pastel.
Sans l’usage du français – quoique disputé par bien d’autres langues -, nous pourrions raisonnablement nous croire dans une contrée étrangère. Mais non, nous sommes bien à Trappes, place des Merisiers, à quelques mètres du commissariat de la ville.
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