• Le chèche ...

    Le mot "chèche" est emprunté à l'arabe "sas" ou "chah" qui est l'ancien nom de la ville de Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan, connue pour sa fabrication de bonnets dès le Moyen-âge. La particularité de cette étoffe rectangulaire toute simple, en lin ou en coton est sa longueur : entre 4 et 8 mètres.
    Porté essentiellement dans les zones désertiques de l'Afrique du Nord jusqu'en Mauritanie et au Mali, le chèche protège de la poussière de sable, de la chaleur la journée, du froid la nuit.
    Pour toutes ces raisons, les militaires étrangers en poste dans ces régions adoptèrent le chèche qui fait toujours partie du paquetage. Mais le chèque doit sa popularité aux aventuriers de tous styles, depuis les marcheurs du grand sud jusqu'aux participants des premiers Paris-Dakar.

    Foulard masculin ...
    En Occident le chèque a perdu sa fonction symbolique : l'enrouler autour de sa tête en ne laissant visibles que les yeux est un art identitaire propre à chaque peuple. Blanc ou bleu, il marque l'entrée des garçons dans le monde des adultes car il est l'apanage des hommes.
    Chez les Touaregs on enlève que très rarement son chèche : rester tête nue serait un manque de respect. Quant au brillant laqué du "tagulmust", appellation chez les nomades, il est dû aux colorations successives à l'indigo qui teinte la peau des "hommes bleus".

    Sous nos latitudes, le chèche protège plus modestement et seulement le cou. Mais il peut se transformer en étole aux heures fraîches, en paréo à la plage, voire en baluchon de fortune. Tendu, il fait office d'abri aux heures chaudes.  Reste à siroter un thé à la menthe et l'illusion d'un bivouac dans le désert sera parfaite.
    Bernadette Bourvon pour Ouest-France.

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