Le jeunot qui a tout vu et tout vécu donne des leçons à la France entière. "Essayez la dictature et vous verrez!", lance-t-il en se frottant le bout du nez qu'il a comme un promontoire dressé contre les vents contraires rassemblés et jetés vers lui par une populace inculte et populiste.

Car lui qui a tout vu et tout vécu entre études bavardes, missions 'j't'embrouille' dans une banque d'affaires et sacrées soirées boum boum avec danseurs torse poil et talons aiguilles sur les marches navrées du Palais, sait faire la différence entre dictature et démocratie, il les a creusés, les concepts, et ne risque pas de sombrer dans la confusion. La démocratie c'est quand il y a des élections, quand il y a le suffrage universel. Il aurait pu ajouter à ça, les propagandes, les bas calculs, le recyclage du vieux monde sous les impudiques transparences de l'ordre nouveau, les abus de pouvoir, les cumuls de mandats, les conflits d'intérêts, les scandales étouffés, les casseroles au cul qui font du ramdam, l'orgueil de quelques merdeux élus pour servir et qui ne pensent qu'à se servir, la politique de gauche qui passe à droite, le pognon de droite qu'on met à gauche, la guerre menée contre l'information, la guerre menée contre les mécontents, la guerre menée contre la France. Une guerre typique de cette droite nationaliste qui n'a jamais eu d'autre projet que de vendre le pays au plus offrant tout en voulant faire taire le pays lorsqu'il refuse d'être vendu.

Il en sait des choses, le printanier à pensée complexe, mais comme il s'adresse à des demeurés qu'il est normal d'admonester, il ne peut pas tout développer, il se contente de l'essentiel et, voilà qu'une fois de plus, il est pris pour un imbécile.
Pour King Kostard, c'est la saison des cacas nerveux.
Bruno Adrie