Et j’éprouvai soudain une sorte de soulagement,
relâchant la tension de cette immersion dans la foule,
à penser que tout ça continuera sans nous,
la lumière chaude des crépuscules,
le scintillement des étoiles trouant l’obscurité,
à me dire que si nous avons saccagé tout ce qui était tangible sur la Terre, éventré les montagnes,
pollué les rivières,
clôturé les prairies,
incendié les forêts,
sali les pelouses d’herbe rase des hauteurs,
fait fuir les animaux…
nous n’avons pas encore atteint ce point
où la clarté du soleil montant dans le ciel vide
serait elle aussi ternie,
par la frénésie que nous avons de posséder.
Si l’homme a mangé la Terre,
son appétit n’épuisera sûrement jamais la lumière,
le doré des jours.
Auteur inconnu