• Procès du terrorisme : tout ça pour ça ?

    Terrorisme : le procès de l’islamisme n’a pas eu lieu ...

    Blog Ivan Rioufol

    Ce mercredi, sera rendu le verdict dans le procès des attentats islamistes du 13 novembre 2015 (130 morts, 400 blessés). La perpétuité incompressible a notamment été requise par le parquet national antiterroriste contre Salah Abdeslam, seul membre actif du commando encore vivant. La Justice aura, durant ces neuf mois d’audiences, accordé toute sa bienveillance aux victimes (400 parties civiles) et à leurs 397 récits. Tous les observateurs s’accordent à reconnaître que le président de la cour d’assises, Jean-Louis Périès, a su éviter le procès-spectacle pour privilégier l’écoute attentive des innocents, cibles d’une barbarie. Mais celle-ci a-t-elle été suffisamment nommée ? Ses crimes ont-ils été assez montrés ? Il est saisissant, à la lecture des analyses de la presse de ce jour, d’observer le plus souvent l’absence du mot « islamistes » pour qualifier les attentats contre le Stade de France, des terrasses de bistrots parisiens et Le Bataclan. Cette pudeur a été également celle de la cour, réticente à montrer – à « monstrer » dirait Michel Maffesoli – les images de la tuerie. Seul le son des 22 premières secondes de l’attaque a été diffusé tout d’abord, tandis que le groupe Eagle of Death Metal entamait « Kiss the Devil ». Par la suite, une cinquantaine de clichés a été présentée à l’audience. Cette réserve peut se comprendre. Mais les photographies des crimes nazis, découverts à la libération des camps de concentration, ont heureusement été données à voir à tous. Cette idéologie meurtrière a connu son procès à Nuremberg.

    Il y a, oui, une frustration à l’issue de ce plus long procès de l’histoire judiciaire de l’après-guerre. Certes, les trois avocats généraux,  Camille Hennetier, Nicolas Braconnay, Nicolas Le Bris, ont su rappeler le poids de « l’islamisme djihadiste » et du fanatisme qui rend aveugle. Ils ont nommé la « banalité du mal ». Ils ont admis que les accusés n’étaient pas des victimes de la misère sociale : tous ont grandi dans des familles structurées et ont connu des enfances heureuses. Cependant le procès, en voulant s’attarder avec émotion sur les blessures des victimes, en a oublié de creuser l’itinéraire des bourreaux, jeunes Européens ayant choisi de tuer d’autres jeunes Européens. Le procès de l’islamisme n’a pas eu lieu. Il est vrai que le raisonnement aurait conduit tout droit à sa source : elle se trouve dans la lecture littérale du Coran, quand le texte appelle tuer des mécréants. En fait, le totalitarisme islamiste tétanise le monde libre. Celui-ci se montre le plus souvent complaisant avec son ennemi intérieur, au point d’éviter de le nommer et de lui demander des comptes. Mais au delà de cet islamo-fascisme, ce sont les défenseurs de la « société ouverte » qui devraient aussi être mis en cause, pour avoir laissé ce poison se propager. Relire Aristote : «  L’absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation ».

     

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