• Sommeil ...

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    Tandis que je parlais le langage des vers
    Elle s'est doucement tendrement endormie
    Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
    Une lampe baissée au coeur des myrtes verts
     
    Sa joue a retrouvé le printemps du repos
    O corps sans poids pose dans un songe de toile
    Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
    Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau
     
    La voila qui reprend le versant de ses fables
    Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
    Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
    Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables
     
    Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
    Qu'elle reste pareille aux marches du silence
    Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
    Dans ce pays secret à mes pas interdit
     
    Je te supplie amour au nom de nous ensemble
    De ma suppliciante et folle jalousie
    Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
    Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble
     
    J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
    Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
    Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
    Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux
    Aragon
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