Par Anne Roumanoff

Normal Ier traversait les difficultés de son règne avec une indifférence qui forçait le respect. "J’ai le cuir tanné", aimait-il à répéter. Parfois, cependant il ressentait un immense découragement, les larmes lui montaient aux yeux. Que d’hostilité de toutes parts. Les gazettes de lui se moquaient sans cesse, ses ennemis politiques l’assaillaient de reproches, jusque dans son propre camp, on l’attaquait avec une violence inouïe. Le comte Valls d’Évry, tout en l’assurant de sa grande loyauté, avançait ses pions avec une grande habileté.

La seule qui lui apportait un peu de réconfort dans la tourmente était la douce Julie de la Gayette. Elle savait mieux que quiconque apaiser le souverain. Ses proches l’encourageaient à officialiser cette tendre liaison mais Normal Ier craignait que cela ne brise le frisson que lui procurait cet amour secret. Des images de lui avec sa dulcinée furent révélées dans la presse, on le soupçonna même d’en être l’initiateur. Le roi s’offusqua : "J’aurais choisi des clichés plus flatteurs." De l’avis général, les images avaient été prises dans l’enceinte même du château. Cela n’étonna pas le roi. À notre époque, les gens sont prêts à toutes les trahisons pour de l’argent.
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