• Une ch'tite lichouille ?

    Un subtil parfum d'orange flotte à deux pas de l'École de cavalerie et tutoie les hautes tours du château de Saumur, à deux encablures. Bienvenue chez Combier ! La plus vieille distillerie des Pays de la Loire (depuis 1834 !) fait ronronner ses tuyaux cuivrés où s'élabore comme par le passé son fameux triple sec, parce que distillé trois fois.
    Combier, c'est un artisanat toujours dans son jus. « On n'a jamais bougé ! », confirme-t-on à la boutique qui reçoit plus d'un visiteur du Cadre noir. Pierres en tuffeau, cheminée frappée des initiales de Jean-Baptiste, le confiseur mâconnais devenu créateur de liqueurs pour fourrer ses bonbons : les douceurs Combier naissent toujours dans le pâté de maisons où elles ont vu le jour.
    Ce patrimoine du Saumurois décline la richesse des fruits et fleurs du jardin de la France : une matière première ramassée dans un rayon de 30 km, déclinée en cent variétés et plus. Le triple sec, donc, mais aussi l'un des plus vieux guignolet qui soit, des crèmes de fruits qu'on ne peut imaginer, des liqueurs, des sirops, même une absinthe dont on fête le retour en grâce.
    80% à l'exportation
    La boutique est pleine de mignonnettes, de flacons, de bouteilles variées ressemblant parfois à des parfums. Cent variétés, presque autant de couleurs. Et, quand on goûte modérément, comme un fruit liquide coule dans votre gorge, taisant son cachet d'alcool.
    Le maître des lieux s'appelle Franck Choisne. À la tête d'une douzaine de salariés, il a repris Combier en 2001, quand la distillerie vivotait. « Si je n'avais pas été liquoriste, j'aurais été viticulteur », assure cet Angevin. Exact : il aurait mis la même passion pour les choses de la terre. « Cet après-midi, je tombe le costume et je vais planter des cerisiers : des vieilles souches à guignolet récupérées en famille ! »
    Avec lui, Combier a relevé la tête et vend désormais 600 000 bouteilles l'an, dont 80 % hors de France, au Japon, en Angleterre... aux États-Unis, où il déniche, « dans les bars à cocktails de New York à San Francisco, des idées de parfum, de produit. C'est une mode à deviner ! »
    À trois quarts d'heure de route, changement d'ambiance chez Giffard ? Pas vraiment ! Le flacon du deuxième liquoriste angevin, un poil plus gros que Combier (une cinquantaine de salariés), révèle lui aussi ses ingrédients : artisanat de qualité, goût pour la matière première et sens du patrimoine.
    Sens du patrimoine
    Ici, la différence réside dans l'absence de rupture. La saga familiale se poursuit depuis 1885, avec l'invention par le pharmacien Émile Giffard de la célèbre menthe-pastille. Édith et son frère Bruno représentent la quatrième génération à la barre du navire, qui a quitté le centre d'Angers en 1972 pour les commodités d'Avrillé.
    Là aussi, on parle exportation, goûts, cocktails. On travaille, comme sur un piano de senteurs, à l'élaboration de nouveaux produits qui feront le bonheur des barmen. On jongle avec les tendances. « Il y a dix ans, c'étaient les épices. Puis, il y a cinq ans, les agrumes. Aujourd'hui, c'est le vintage. Le plus branché des barmen va chercher le truc le plus vieux du monde ! Pour nous, ça tombe bien... »
    Et à quoi reconnaît-on un bon nouveau produit, Mme Giffard ? « Long en bouche, très aromatique, avec un bon équilibre acide et sucre... » Vous voulez en savoir plus ? Profitez, samedi, du Printemps des liqueurs ! Modérément mais intensément. DL;

    Laurent GAUCHOT. DL;

    Bon, j'ai dit une petite lichouille ça veut dire gaffe ... modération

    Loi 91-32 du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme


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