L’atmosphère est lourde, le climat crépusculaire. Le débat s’empêtre dans les méandres des arguties de Raquel Garrido, avocate de Danièle Obono. Il est 17h15. Un éclair de discernement surgit soudainement au milieu de ce marasme de médiocrité. Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo de 1992 à 2004 et directeur de la publication de 2004 à 2009, prend la parole. Il pose les jalons d’un discours qu’il veut fort et clairvoyant lors de son propos liminaire : « Aujourd’hui, je viens défendre un principe : le principe de liberté de la presse. Il garantit l’existence de Valeurs actuelles ainsi que sa la liberté d’expression. Je ne suis pas proche des opinions politiques de Valeurs actuelles, mais je suis venu pour défendre la liberté d’expression du journal. »
Philippe Val est embarqué sur un terrain miné quelques minutes après ses première saillie verbales. « Valeurs actuelles est-il un journal raciste selon vous ? », lui demande manu militari l’un des avocats des parties civiles. Piège désamorcé. On ne lui la fait pas à lui, l’habitué des prétoires depuis presque deux décennies. « Je témoigne au nom de la pluralité de la presse. C’est une certaine partie de l’opinion qui m’oblige à vivre sous protection policière. Je suis heureux le matin de constater que lorsque je me rends au kiosque, Valeurs actuelles cohabite avec L’Humanité, et Le Monde avec L’Obs… J’ai eu l’occasion de lire à de nombreuses reprises Valeurs actuelles. Je n’ai jamais lu d’article qui relève du racisme ou du mépris de l’autre, en fonction de son origine ethnique ou de sa couleur de peau. Ce journal donne la parole à des opinions tranchées, que l’on pourrait qualifier de “réactionnaires”.
https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/politique/au-proces-obono-le-vibrant-plaidoyer-pro-liberte-dexpression-de-philippe-val/