• A force de faire l'autruche ...

    Encore...


    Par Anne Roumanoff

    Encore une conférence de presse du procureur Molins

    Des voisins du terroriste : "C’était un garçon calme et gentil, on n’aurait pas pu deviner." L’impression qu’on s’habitue à l’horreur. Une lassitude. Des experts interrogés sur les chaînes d’info qui expliquent qu’ils savent qu’ils ne savent rien. Des journalistes qui demandent inlassablement si l’on peut prévoir "le passage à l’acte". "T’as vu, maman, il y a eu un attentat dans un magasin." "Ne t’inquiète pas, ma chérie, c’est fini." "Dis maman, c’est où, l’Aude ?" Les mêmes mots répétés encore et encore : radicalisation, fiché S, perquisition, "l’enquête le déterminera", "le ministre de l’Intérieur est arrivé sur place". La photo du gendarme héroïque partout sur les réseaux sociaux. Le cœur qui se serre. Dans une gare, un aéroport, le métro, la pensée d’un attentat nous traverse parfois l’esprit, mais on n’aurait jamais pensé que ça pouvait être dangereux d’aller faire ses courses dans un supermarché de l’Aude. "On n’est plus en sécurité nulle part, ma bonne dame." "Il est formidable, ce gendarme. Ça, c’est un héros, un vrai." Se sacrifier. Donner sa vie pour sauver celle des autres. Les larmes qui viennent aux yeux. Émotion collective. Mort pour la patrie. Cette formule qu’on voyait sur les monuments aux morts quand on était petit et qu’on ne comprenait pas bien. "Dis, maman, c’est quoi, la patrie ?" "La patrie, ma chérie, c’est ce qui nous réunit quand on réussit à oublier tout ce qui nous divise."

    Encore Sarkozy mis en examen

    Edwy Plenel, la moustache frétillante, qui jubile. Image volée du regard fatigué de l’ex-président. "Ça me fait mal au cœur. Moi, je l’aime bien, Sarkozy. Tout ça, c’est un complot pour l’empêcher de revenir." "Quand même, les juges, s’ils l’accusent, c’est qu’ils ont des preuves." "Pas des preuves, mais un faisceau d’indices concordants." Maintenant, tout le monde parle comme un chroniqueur judiciaire de BFMTV. "Mais non, ils se vengent parce qu’il voulait transformer les juges en petits pois." Le soutien en demi-teinte de son camp politique. L’inaltérable Nadine Morano. Le fauve blessé qui se défend avec virulence au tribunal du JT de 20 heures. Comme quand on s’arrête sur l’autoroute pour regarder un accident, on observe à la fois dubitatif et admiratif l’animal sortir ses griffes. Les valises de billets. Le clan Kadhafi. Les morts mystérieuses. Les intermédiaires sulfureux. Les Américains en feront sans doute un thriller à gros budget avec George Clooney. Tout ça aurait été inventé ? On ne sait plus trop. Laisser la justice faire son travail.

    Encore des grèves de train

    Il paraît que les cheminots seraient de grands privilégiés. "Votre titre de transport, s’il vous plaît." Mais oui, c’est clair tout à coup. Derrière cet uniforme étriqué, cet accent chantant, se cache un exilé fiscal en puissance qui va monter dans sa voiture de sport sitôt sa vacation sur le Paris-Montauban terminée. Alors forcément, on râle. C’est pas moderne, les grèves, c’est pas start-up, c’est pas "en marche". On s’adapte, on anticipe, on s’organise. Covoiturage, télétravail, grosse fatigue. Sinon, il paraît que c’est le printemps, les températures n’y sont pas et le cœur non plus.

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