Les colonisations qui marchent (c’est-à-dire se maintiennent vraiment dans le temps) utilisent en gros une des deux méthodes suivantes :
– technique une, je massacre quasiment tout le monde et j’amène mes colons. Les Indiens d’Amérique, les Amérindiens ou encore les Carthaginois en gardent des souvenirs émus …
Ça marche bien, mais c’est soumis à une hypothèse forte : il faut avoir une supériorité militaire importante – ou profiter d’une stupidité étonnante du camp d’en face (les Espagnols de Cortès en sont encore ébahis) – et ne pas avoir trop de soucis avec son opinion publique.
– technique deux, lorsque la manière forte risque d’être trop coûteuse : acheter pour amollir, pour envahir progressivement.
C’est Rome avec les Éduens et Marseille, Amazon, Disney et consorts aujourd’hui : donner des plaisirs immédiats pour se faire voir comme un partenaire bienveillant, pour en même temps faire passer ses hommes et sa culture. Pour, souvent, finalement utiliser la manière forte une fois l’ennemi suffisamment affaibli.
Surtout, ne pas faire ce qu’a fait la France dans ses colonies : gagner militairement puis aider les autochtones, les soigner, les instruire, construire des infrastructures, les enrichir… et à peine amener ses colons pour y vivre et s’y reproduire (sauf en Algérie)… Cela n’a pas généré de ressources en hommes pour la France (ou bien peu) mais a nourri des adversaires résolus désormais bien armés qui ont fini par mettre dehors leurs bienfaiteurs. Trop cons, ces Français !
À nos moutons !
Venons-en à aujourd’hui… supposons que je sois l’Oumma en général, l’Algérie, le Qatar ou la Turquie et que je veuille coloniser la France : comment est-ce que je m’y prends ?
L’option militaire et éradication n’est pas (encore) envisageable. Au mieux cela va créer une série de conflits de type Rome vs Carthage : c’est trop risqué, Rome a failli y rester.
L’option « pourriture par l’argent et les échanges » est déjà à l’œuvre, sous l’impulsion des États-Unis : cela s’appelle le « libre-échange », appuyé sur le corpus théorique du « renard libre dans le poulailler libre ».
Alors… comment procéder ?
Logique : retourner à mon profit l’amollissement et le goût pour le luxe, la peur de l’imprévu, l’individualisme véhiculé par le consumérisme et les justifications soi-disant scientifiques qui le sous-tendent, et progressivement coloniser par le nombre (ça, j’en ai plein !)
https://ripostelaique.com/petit-manuel-pratique-pour-la-colonisation-musulmane.html