Le crayon est une petite merveille : un bâton de bois qui trace les moindres mouvements de votre main lorsqu'elle se déplace sur une surface. J'en utilise un maintenant, en faisant de petites boucles étranges et des barres obliques pour écrire ces mots. En tant qu'outil, il est admirablement sensible. Les lignes qu'il trace peuvent être grasses ou minces, des cris ou des chuchotements, des blocs de béton ou des brins d'herbe, tout cela en fonction des changements de pression si subtils qu'on ne les remarquerait guère dans aucun autre contexte. (La différence de force entre une ligne en gras et rien du tout ne ferait guère pencher un domino.) Et si un crayon est assez sophistiqué pour suivre chaque gradation de la main humaine, il est aussi assez simple pour un enfant en bas âge.

Une telle simplicité radicale est étonnamment compliquée à produire. Depuis 1889, la General Pencil Company convertit d'énormes quantités de matières premières (cire, peinture, planches de cèdre, graphite) en produits que vous pouvez trouver, soigneusement emballés et étiquetés, dans les magasins d'art et de fournitures de bureau du pays: crayons aquarelle, crayons de retouche, bâtons de charbon de bois, craies pastel.

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