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    Avec ta robe sur le rocher comme une aile blanche
    Des gouttes au creux de ta main comme une blessure fraîche
    Et toi riant la tête renversée comme un enfant seul

    Avec tes pieds faibles et nus sur la dure force du rocher
    Et tes bras qui t'entourent d'éclairs nonchalants
    Et ton genou rond comme l'île de mon enfance

    Avec tes jeunes seins qu'un chant muet soulève pour une vaine allégresse
    Et les courbes de ton corps plongeant toutes vers ton frêle secret
    Et ce pur mystère que ton sang guette pour des nuits futures

    Ô toi pareille à un rêve déjà perdu
    Ô toi pareille à une fiancée déjà morte
    Ô toi mortel instant de l'éternel fleuve

    Laisse-moi seulement fermer mes yeux
    Laisse-moi seulement poser les paumes de mes mains sur mes paupières
    Laisse-moi ne plus te voir

    Pour ne pas voir dans l'épaisseur des ombres
    Lentements s'entr'ouvrir et tourner
    Les lourdes portes de l'oubli

    Alain Granbois


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