L'oiseau se tait et souffre. Quel que soit son chagrin d'amour, il se tait. Il ne se plaint pas ; il n'accuse personne ; il soupire pour se taire à nouveau.

L'oiseau n'est pas exempt de souffrance, mais l'oiseau silencieux se libère de ce qui rend la souffrance plus pesante : de la sympathie incomprise des autres ;

se libère de ce qui fait durer plus longtemps la souffrance : de tous les discours sur la souffrance ;

se libère de ce qui fait de la souffrance quelque chose de pire que la souffrance :

de l'impatience et de la tristesse.
Søren Kierkegaard