Aujourd’hui, le bonheur est la satisfaction d’aspirations subjectives, en majeure partie d’ordre temporel : physiques, matérielles, sociales, affectives.

On a tendance à le revendiquer comme un droit personnel, et même, à la limite, à le chercher dans une consommation qui se fait au détriment des autres, de la nature et de l’ordre établi.

Cette jouissance temporelle, subjective et conquérante ne correspond pas du tout à la conception des Anciens. Moins affectif, plus moral et plus rationnel, leur bonheur n’a guère de dimension subjective ni hédoniste.

Pour les principales philosophies, être heureux, ce n’est pas réaliser des aspirations personnelles, c’est être satisfait d’être devenu ce que l’ordre divin, naturel et social attendait de nous, de coïncider avec la place qu’il nous destinait.

Elles repoussent avec mépris l’idée vulgaire d’un bonheur de jouissance des biens et plaisirs de ce monde, qui ne peuvent satisfaire que la partie inférieure de l’homme, en l’asservissant honteusement.”
Jean Rohou
Blog raisongardée