• La Porte ...

    porte.jpg

    Oh ! laisse frapper à la porte
    La main qui passe avec ses doigts futiles ;
    Notre heure est si unique, et le reste qu'importe ;
    Le reste avec ses doigt futiles.

    Laisse passer, par le chemin,
    La triste et fatigante joie,
    Avec ses crécelles en main.

    Laisse monter, laisse bruire
    Et s'en aller le rire ;
    Laisse passer la foule et ses milliers de voix.

    L'instant est si beau de lumière,
    Dans le jardin, autour de nous ;
    L'instant est si rare de lumière première,
    Dans notre coeur, au fond de nous ;

    Tout nous prêche de n'attendre plus rien
    De ce qui vient ou passe,
    Avec des chansons lasses
    Et des bras las par les chemins,

    Et de rester les doux qui bénissons le jour,
    Même devant la nuit d'ombre barricadée,
    Aimant en nous, par-dessus tout, l'idée
    Que, bellement, nous nous faisons de notre amour.
    Emile Verhaeren


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :