Par Fabrice Nicolino

L’habituel microcosme sait à quoi s’en tenir : l’industrie automobile truande, car telle est sa nature. L’Europe gémit depuis des années, et se couche à plat ventre quand les intérêts de la Sainte Bagnole sont en jeu. Les Français sont-ils vertueux ? Elle est bonne, on la garde.

 Faut avouer que ça sent le foutoir. Avant de passer audacieusement aux conclusions provisoires, éclairons un peu le passé récent. Avant que n’éclate le fameux scandale Volkswagen, le monde de l’automobile était déjà très rieur. En décembre 2012, la Commission Européenne, sceptique sur les progrès réalisés par les constructeurs, publiait un étonnant rapport [1] où l’on peut lire par exemple : « Au fil des années, il est apparu qu’une partie de la réduction des émissions de CO² pour les voitures neuves en Europe ne pouvait pas être attribuable à la seule mise en œuvre des technologies de réduction du CO². » Pardi ! Toutes les marques truandent les tests depuis des lustres. Voir pour s’en convaincre l’enquête que vient de publier le magazine Auto Plus, où il apparait que les chiffres de la consommation d’essence sont lourdement retouchés. En moyenne, les bagnoles tètent près de 40 % de carburant en plus. Avec des pointes à 74 % : la Peugeot 308 Diesel consomme 6 litres pour 100 kilomètres, alors que le constructeur annonce 3,5.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article30049