• Le Lyon est mort ce soir ...

    Lyon est en train de mourir de la peste, comme dans le roman d’Albert Camus

     

    La ville se meurt, tuée par son maire et les « jeunes »

    Isabelle Larmat

    Lyon fut très longtemps une Reine. D’abord capitale des Gaules, elle éclaira ensuite la Renaissance de ses activités éditoriales intenses, fut le cœur battant du grand commerce européen et de la banque, étroitement liée à l’Italie. Elle fut aussi le berceau de l’industrie de la soie. Splendide et nonchalante, elle offrait aux caresses du soleil les bâtiments ocre et jaunes de ses vieux quartiers. Il en effleurait les façades, fardant avec amour les yeux grands ouverts de leurs jalousies qui veillaient sur la valse du temps.

    Non sans une certaine arrogance, Lyon aimait aussi à exhiber le faste haussmannien de ses quartiers plus récents.

    Place Bellecour, la statue équestre de Louis XIV rappelait à quiconque que Lyon était une ville soleil. Depuis la colline où l’on prie, la basilique de Fourvière, tutélaire, veillait sur elle tandis que deux fleuves rivalisaient pour la séduire. La Saône languide et paresseuse s’étirait sous ses ponts tandis que le Rhône impétueux heurtait leurs voûtes en des crues endiablées. Rabelais y opéra à l’Hôtel Dieu, Louise Labé et Maurice Sève y firent des vers. De la Croix-Rousse descend toujours le Chant des Canuts.

    Lyon accueillait en son sein une Histoire qu’elle recueillait et qui la faisait briller.

     

    Lyon s’éteint doucement

    Pourtant, depuis quelques temps déjà, notre capitale des Gaules ploie sous les assauts d’un monde nouveau qui veut à toute force lui imposer sa laideur. L’été exacerbe les effluves d’urine et de bière mêlées dont on la baigne généreusement. Grégory Doucet, le maire, a tenu, du reste, à contribuer personnellement à la diffusion de cette entêtante fragrance en installant aux quatre coins de la ville de magnifiques urinoirs en inox.

    Les « bouchons » où l’on faisait autrefois orgie de plats roboratifs tout en viandes et où coulait le rubis des bons vins ont laissé place à des échoppes qui imposent une marchandise étique (graines dans des bocaux ou autres fruits et légumes flétris et terreux) au nom de la nouvelle éthique du « manger juste ». Les night-clubs des bords de Saône ferment les uns après les autres, remplacés par des marchands de cycles vendant de chics vélos électriques à de sages bobos écolos.
    https://www.causeur.fr/lyon-se-meurt-guillotiere-insecurite-darrmanin-doucet-239232

     

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