• Le Procès de la chair. Essai contre les nouveaux puritains

    Ce que la gauche puritaine blanche admire chez les minorités ethniques dont elle se fait l’avocate, elle le refuse aux Blancs – ne comprenant pas à quel point elle ne fait que projeter sur d’autres sa propre ombre. […] Les femmes de l’élite new-yorkaise acceptent volontiers le machisme hispanique, et un vieux Noir pourra les appeler “Honey” ou “Darling” sans encourir le courroux auquel, dans une position semblable, s’exposerait à coup sûr un Blanc. La violence du rap, largement acceptée elle aussi, est un autre exemple de ce “double standard”, comme le serait chez nous l’acceptation tacite, chez certaines féministes, du patriarcat arabe – à cette différence près qu’il n’est pas besoin, aux Etats-Unis, d’être aveuglé comme celles-ci le sont par l’idéologie, pour sombrer dans ce genre d’incohérence : c’est la manière de vivre et de sentir de la moindre Karen*.

    Une forte dose de racisme l’explique, mais il s’agit aussi d’une triche de l’inconscient : le Noir ou le Mexicain permettent aux désirs bridés de la femme blanche de se donner, au moins symboliquement, libre cours. Car, à part cela, nul ne vit moins que ces New-yorkaises, surtout les mères, dévorées qu’elles sont d’anxiété, la peau corrodée par les flots de gel désinfectant, la chair flétrie dans les privations.
    David Haziza (Grasset)

    *Karen est un terme utilisé dans les pays anglo-saxons pour désigner de manière péjorative une femme blanche d'âge mur, de classe moyenne qui s’insurge de tout, veut « parler au directeur » et perpétue un racisme systémique revendiquant des droits supérieurs aux autres.

     

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