Michel Onfray : « Emmanuel Macron, c’est une psychopathologie en lieu et place d’une politique »
La crise sanitaire, le passe vaccinal, la société de surveillance, l'empire des Gafam, l'Europe, Macron, Pécresse, Zemmour, Le Pen, la gauche, le “wokisme”, la menace transhumaniste, la campagne présidentielle… Michel Onfray n'élude aucun sujet et balaie l'actualité de son analyse qui n'épargne personne. Entretien.
Valeurs actuelles. Jean Castex nous apprenait jeudi dernier que nous avions de nouveau le droit de boire notre café debout quand cela nous était interdit jusqu’alors et nous annonçait la prochaine levée d’un certain nombre de restrictions sans revenir sur le passe vaccinal. Au-delà de l’Absurdistan manifeste que la folie normative de l’administration a rendu possible, que vous inspire la gestion de la crise sanitaire par le pouvoir ?
Michel Onfray. Ce pouvoir puissant prévu par la Ve République établissait la jonction entre la monarchie, le pouvoir d’un seul issu du pouvoir du peuple, et la république, le pouvoir du peuple devenu pouvoir d’un seul : il se trouve désormais entre les mains d’un enfant. Or la Ve République prévoit qu’il soit entre les mains d’un homme qui sait ce qu’il veut et qui fait ce qu’il sait. Avec Emmanuel Macron, l’homme du “en même temps”, la Constitution de 1958, bien que fort trouée et rapiécée depuis 1959, puis privée de la souveraineté nationale depuis 1992, s’avère un alcool trop fort. D’où, en tout, ses zigzags, ses errances, ses entrechats, ses contre-pieds, ses oui puis non, ses oui donc non, ses blanc donc noir, ses noir donc blanc… C’est une psychopathologie en lieu et place d’une politique. Rien de tel pour rendre le peuple fou.