• Les créanciers et leurs esclaves, l'histoire se répète ...

    594 av. J.-C. : les Athéniens abolissent leurs dettes

    Par Hervé Nathan

     

    Dans l’Athènes du VIème siècle avant Jésus-Christ, les pauvres endettés devenaient les esclaves de leur créanciers. Un système inique auquel mit fin le démocrate Solon, car le peuple grondait. Déjà !

     

     On ignore quelle température règne sur Athènes en cette année 594 avant Jésus-Christ (ou 592, selon les sources...). En revanche, on sait que le climat social est torride. La cité, qui est encore loin d’être la puissance internationale qu’elle deviendra au siècle de Périclès, est au bord de la guerre civile. L’affrontement couve depuis plusieurs années entre riches propriétaires fonciers qui dominent la vie politique et les pauvres. Deux siècles plus tard, Aristote le raconte [1] : « Il survint un conflit entre l’aristocratie et le peuple, un conflit qui fut de longue durée. (...) En particulier, les pauvres étaient les esclaves des riches, aussi bien les hommes que les femmes et les enfants. » Le processus est vicieux et implacable, qui s’appuie sur les lois du réputé législateur Dracon : « Les prêts avaient les personnes pour gages et la terre était dans un petit nombre de mains. » Les paysans pauvres s’endettent auprès des riches ; lorsqu’ils ne peuvent plus rembourser (en nature, car les espèces, dont la célèbre drachme, ne circulent pas encore réellement), leurs propriétés sont saisies par les créanciers. Les agriculteurs deviennent alors des hektémores (ceux qui travaillent au sixième), ce qui signifie qu’ils doivent un métayage (partage des récoltes) équivalent aux cinq sixièmes de produits de leurs terres. Le sixième de la production qui leur revient est évidemment insuffisant à la subsistance de la famille. Devenir hektémore, c’est entrer dans l’antichambre de la servitude.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article29027

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