• Les vampires de notre société ...

    À la reconquête de la sécu


    Par Émile Fabrol

    La bourgeoisie n’a jamais vraiment admis le principe même de la Sécurité sociale : « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. » Pas très capitaliste !

    Des ordonnances gaullistes de 1967 instaurant la parité entre patronat et syndicats à l’étatisation rampante (critères de convergences de l’Union européenne obligent, le budget de la Sécurité sociale étant inclus dans les dépenses publiques) une lente offensive a érodé le fonctionnement de la Sécurité sociale. Aujourd’hui, Macron cherche à porter le coup de grâce. En fidèle de l’idéologie néo-libérale, il met l’accent sur le capital (mérite, effort, talent, etc...) que chaque individu est libre de faire fructifier : « le pilier premier de la politique sociale à laquelle je crois est une politique de l’émancipation de chacun qui libère du déterminisme social, qui s’affranchit des statuts » (Discours de Versailles le 10 juillet 2018).

    On nous gave avec la notion de charges patronales. C’est une astuce, elles ne sont pas prises sur les revenus du capital mais sur la valeur ajoutée. C’est comme si on disait que les salaires étaient pris sur la part patronale ! Pour accroître encore l’intérêt du capital, l’État se limiterait à assumer une couverture minimale qualifiée abusivement d’universelle. Pour le reste, c’est au libre choix des personnes : si vous avez les moyens vous souscrirez une assurance, sinon il vous restera la charité vantée par Macron lors de son homélie aux évêques le 9 avril 2018 en saluant leur rôle auprès « de la part la plus fragile de notre pays. »

    Les capitalistes veulent la mort de la Sécurité sociale. Pour y faire face, il faut débarrasser ses instances de la présence du capital, en confiant sa vie et son organisation au peuple sous des formes électives avec des mandats de durée resserrée. Dénoncer les raisons et combattre les effets des choix jupitériens est une nécessité, mais cela restera insuffisant pour espérer les enrayer. Il est impératif de mettre en débat d’autres choix politiques radicalement opposés au néo-libéralisme assumé.

    Il faut oser affirmer qu’une autre société est non seulement possible mais vitale pour l’avenir de l’humanité : une société libérée de l’avidité des détenteurs du capital, une société fondée sur des bases solidaires, une société où les besoins humains et le respect de l’environnement seront les seules sources des décisions communes. Malgré l’offensive cherchant à la vider de son contenu et à la faire passer pour une charge, la Sécurité sociale préfigure la société post-capitaliste.
    Altermonde-sans-Frontières

     

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