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Terroriste ou déséquilibré, faut-il choisir ?
Par Philippe Bilger
On ne va pas passer notre temps à analyser le comportement de celui qui a tenté de tuer des policiers au nom d’Allah, comme à Joué-lès-Tours, ou qui a fauché délibérément onze piétons, en criant Allah Akbar, comme à Dijon. Il paraît que ce dernier était très gravement atteint sur le plan psychiatrique, avec un nombre incroyable d’hospitalisations et une pathologie lourde. Il n’empêche.
Est-il vraiment expédient, cependant, de distinguer aussi soigneusement les ressorts criminels des motivations terroristes, les fêlés de la mort d’autrui des fanatiques du massacre politique ou religieux ? Certes, j’entends bien que la justice a le souci de mettre en œuvre la procédure adaptée aux faits et à l’individu concerné mais quand un magistrat déclare que, pour Dijon, il s’agit d’un déséquilibré et non pas d’un terroriste, il me semble que, pour être technique, ce partage est dangereux.
D’une part il laisse entendre que les terroristes ne seraient pas des déséquilibrés alors que, profondément, leur structure psychologique, leur inaptitude à l’humain et leur enfermement dans une foi meurtrière et obligatoirement radicale les constituent comme de parfaits exemples de dérèglement mental et de fanatisme à la fois assassin et suicidaire. Laisser croire si peu que ce soit qu’il y aurait logique, rationalité et mesure - pas de déséquilibre en tout cas - dans le terrorisme pourrait le faire passer pour une entreprise qui aurait sa justification, perverse soit, mais indéniable.
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Tags : terroriste, desequilibre, nantes, dijon, passer
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