Un palais d’ombre il nous fallait
Pour retrouver le goût de l’innocence.
Tu es proche, je t’aime à chaque marche,
Mon amour fragile, ma vie, mon enfance,
Je te rêve, je t’écoute, je te bois, nous nous perdons
Dans des couloirs très longs où le plaisir est impalpable.
Je découvre le monde avec tes yeux
Et les fruits poudreux
De Chardin.*
La lumière parfois éclate. Où sommes-nous ?
Tu es là ce n’est pas un rêve,
Je te retrouve, ma joie, ma tige, ma matinée d’oiseaux
Plus bouleversant d’avoir les yeux cernés
Comme ce David inachevé en forme de miroir à nos nuits de plaisir,
Mon puits, ma blessure ouverte, ma volupté de lys, mon mystère,
- C’est gai de pouvoir encore être ensemble ici,
As-tu dit
Et le métro emportait un baiser
Denise Miège
* Jean Siméon Chardin (1699 – 1779),
peintre.