Ville de mémoire douce et charnelle comme un fruit qui n’a plus rien à refuser. Douce et chaude.

Où je marche seule et par coeur. Il y est question d’un amour comme d’une blessure à vif qu’elle sait qu’elle tait. Ville de mer à la caresse lente ville aux jambes de mer et de morsures de soleil Ville de chair ville de mémoire. Il y est question d’une nuit houleuse couleur de digitale et du dur velours des tiges, d’une nuit qui m’étonne et de toute ta vie précieuse, impalpable. Ville de chair ville d’odeurs crues, d’odeurs d’algues. Ville d’éclairs de chaleur…

Ville de fruits mûrs et de varech du désir triomphant de la vie immédiate. Ville à la mesure de mes rêves. Ville d’odeurs

Ville du pain rêvé des nuits à l’exacte mesure des rêves. Ville de douleur de faux rires éclatés aux verres du départ.

Ville de chair Ville de mémoire.
Denise Miège