• Voile ...

    Ce lundi, avec la marée, Rose noire II va quitter le ponton des chantiers sur l'île de Nantes pour gagner la mer et participer aux grands rendez-vous nautiques de l'été : les Tonnerres de Brest, la Semaine du yacht-club classique de La Rochelle, la coupe classique de Noirmoutier, les Voiles de légende de La Baule... Mais il y a de fortes chances qu'on retrouve dans les mois à venir ce magnifique voilier à Nantes, où il est né.
    D'abord baptisé Vindilis, en latin dans le texte « Va le chercher » pour signifier son esprit compétitif aux bateaux anglais avec qui il régatait, Rose Noire II est en effet un enfant du pays nantais.
    Né en 1964 au chantier Vandernotte, alors situé sur l'île Versailles, sur un plan d'Eugène Cornu, ce yacht est un des derniers voiliers construits en bois massif en France. C'est une petite merveille d'une longueur hors tout de 15 m en acajou, en acacia ployé, avec un pont en teck, une coque rivetée cuivre. Un Yawl bermudien équipé d'un grand mat en pin d'Oregon, d'un mât d'artimon sur lequel on grée une petite voile baptisée tape-cul, et doté d'impressionnants winchs Goyot d'origine... Bref, une bête de course qui déploie 190 m2 de toile au vent portant.
    Le voilier de l'adjoint
    Commandé par Henri Rey qui était à l'époque adjoint au maire de Nantes André Morice, avant d'être ministre d'État chargé du tourisme dans le gouvernement Georges Pompidou en 1968, ce voilier à longtemps régaté en Manche pour « courir l'Anglais ». Puis, il a navigué en famille en Bretagne sud, a pris à son bord des toxicomanes pour aider à la réinsertion.
    Classé monument historique en 2000 et remarqué alors en ces termes par Daniel Charles, expert du patrimoine maritime, « un chef-d'oeuvre rare, un summum de l'art de construire des bateaux en bois », le voilier sauvé par une association vendéenne regroupant des mécènes privés et des passionnés a passé de longues heures au chantier du Guip à Brest pour retrouver une nouvelle jeunesse.
    Ambassadeur de Nantes
    À l'heure où Nantes revient vers son fleuve, construit un nouveau ponton visiteurs près du pont Anne-de-Bretagne pour accueillir les plaisanciers et renouer avec sa tradition maritime, Rose Noire II est, avec le Belem magnifique navire amiral, les coursiers d'acier Vétille et Vezon, la réplique du Saint-Michel II de Jules Verne, mais aussi les Muscadet construits à Rezé chez Aubin, un magnifique témoin du savoir-faire nantais. C'est une des raisons pour lesquelles l'association Rose noire s'est rapprochée de la Ville, pour signer, peut-être dans les mois à venir, une convention.
    En attendant, Rose Noire II va porter fièrement le pavillon nantais en descendant la Loire ce lundi, mais aussi à Brest du 13 au 19 juillet pour le plus grand rassemblement de vieux gréements de l'été.

    Yves AUMONT.

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