On peut embrasser une bouche, des yeux, mais comment embrasser un sourire, un regard, et surtout leur expression, leur lumière ? Comment
posséder, non un corps, mais le mouvement de ce corps ? Elle tournait la tête vers lui et il regardait ses cheveux noirs, il regardait sa peau mate, et il aurait voulu que sa chair devînt tout à
coup transparente et ne la cachât plus. Elle se relevait courait vers lui s'accrochait à son cou s'y balançait comme un pendule, frêle, légère.
La côte sauvage
[ Jean-René Huguenin ]