La droite l'a fait partout où elle gouverne, avec des nuances selon la puissance industrielle et financière de chaque pays. Malheureusement les partis socialistes, avec des modérations et quelques contreparties surtout sociétales, l'ont fait aussi. Comment s'étonner dès lors que les électeurs se détournent des partis gouvernementaux, se replient sur eux-mêmes tels des amoureux déçus ou misent en désespoir de cause sur une force qui apparaît comme neuve ?
Il ne s'agit pas de nier les réalités. Mais précisément, la réalité, c'est que les politiques d'austérité mènent la France et l'Europe dans le mur. Si la finance continue à dicter la politique, la démocratie périra.
La réalité, c'est qu'il y a une autre politique possible, faite de refoulements des activités financières spéculatives destructrices, de relance de l'investissement productif, matériel et humain, de recul des inégalités sociales devenues absolument insupportables. Il faudra sans doute beaucoup d'efforts pour qu'une telle politique se déploie à l'échelle de l'Europe.
Elle peut déjà émerger en France avec des réorientations significatives de la politique du pouvoir socialiste. Au moins, une voie sera ouverte, une perspective tracée, une confiance refondée.
Ils sont nombreux, dans les partis actuels et plus encore au dehors d'eux les hommes et les femmes qui aspirent à une telle refondation et qui sont prêts à la soutenir de leurs efforts et de leurs voix. Mais il faut que les plus décidés, les plus responsables, qu'ils soient syndicalistes, démocrates et humanistes présents dans de multiples associations et coopératives, écologistes, communistes, socialistes, se dressent ensemble et parlent.
Comme en d'autres temps, debout la gauche, LA VRAIE, il est l'heure.
Charles Fiterman (ancien ministre de Pierre Mauroy)