Le mercantilisme global poussait à remplacer sans cesse
les menus objets de nos vies,
de plus en plus laids,
de moins en moins solides.
La Terre ne digérait plus la cataracte de déchets.
La beauté antique disait : assez !
La pub hurlait : encore !
Les gouvernements croassaient : croissance !
Nos villes ressemblaient à des déversoirs.
Parfois, visitant une abbaye,
nous étions étreints par un sentiment de luxe
dont nous mettions quelques secondes à comprendre
qu’il provenait du vide.
Sylvain Tesson