Le renard des champs n'hésite pas à mettre son rond de serviette chez le renard des villes. Pour le motif inverse : avec tous les coups de fusil dans le bocage, il n'y a plus moyen de savourer son campagnol sauce forestière sans se tacher le veston. Avec sa faculté d'adaptation d'expert, le renard a saisi qu'en ville l'humain le laisse fort pépère.
Et si la chère n'est pas toujours bonne, elle est abondante et peu chère (accessible sans effort). Ici, le petit canidé avale les restes de pizzas jetés aux pieds des containers, ailleurs, il achève  sans manière la pâtée du chat dans les jardins ouverts, guette les offrandes de propriétaires qui craquent pour sa mine de teddy-bear.
Le joli rouquin mène aujourd'hui ses petites affaires discrètes dans les grandes agglomérations. De Nantes à Rennes, en passant par Brest ou Quimper. Il loge aussi à Londres, New York, Stockholm, Amsterdam. Il a fait son entrée dans Paris. En prenant le métro, il a été repéré.
Thierry Creux pour Ouest-France