Avant d’entrer dans les bois,
la pluie frappe aux feuilles
qui sont pour elles le seuil
d’une solitude sans poids.
Elle a parcouru tout l’espace
pour venir sans hâte couler
dans d’obscurs sentiers
où rien ne doit marquer son passage.
Il suffit pourtant d’un rayon de soleil
pour qu’éclate sa présence,
pour qu’un instant la forêt pense
aux vitres dont elle l’émerveille.
Un couchant doit surgir
de cet incendie d’eau
où la terre s’éclaire de ce qu’elle a de plus beau
parce qu’elle aime les forêts à en mourir.
Lucien Becker