• Moi aussi j'avais une Mémé ...


    Dans son livre Philippe Torreton livre un portrait ciselé de sa grand'mère.
    Comme j'aimerais en livrer un également et amoureusement ciselé de ma Mémé.
    Je lui dois mon amour des mots, des mots gardés du temps où elle me les offrait.
    Elle était née en 1890 donc elle a tout vu se créer ...
    Elle était d'une famille nombreuse, la plus fragile, elle les a tous enterrés.
    Elle vénérait sa mère, qui avait travaillé chez des bourgeois, là où elle avait sans doute appris un plus beau langage. Son père devait être plus fruste.
    Elle avait travaillé "aux chaussons" ... j'adorais l'expression.
    Elle avait été amoureuse d'un militaire de Saint Maixent, mais il avait dû trouver qu'elle n'était pas assez bourgeoise.
    J'ai toujours la photo de cet homme dans les photos de famille.
    Sur ces photos, je pense qu'elle a rencontré mon Pépé adoré lors d'un mariage, parce que je les y vois tous les deux avec d'autres cavalier(e)s.
    Mon grand-père était très bel homme, ma grand'mère était très belle aussi.
    Ce sont eux qui m'ont élevée en premier ...
    Comme j'aimerais me souvenir de tout ce qu'elle nous racontait qui ne semblait pas important à l'époque, mais qui le serait tant maintenant pour les jolis souvenirs.
    Quand j'étais ado et qu'elle m'accompagnait au cinéma, sa crainte c'était de tousser pendant la séance et elle avait toujours une boite de pastilles à la main, ça m'énervait au plus haut point !!!
    A l'époque "le rosier de mémé", qui sent toujours aussi bon, traversait la cour et elle prenait un sécateur et coupait les fleurs fanées, elle disait qu'elle coupillait ... mais c'était ma mère qui devait ramasser les fleurs ... et quand je coupille moi aussi, elles me tient la main.
    Elle aimait bien écouter de la musique sur son transistor, mais elle voulait que ce soit mon mari qui lui achète les piles, plutôt que mon père, la musique de mon mari était plus jolie.
    Elle avait eu beaucoup de souffrances avec le nerf facial qu'il avait fallu lui sectionner et elle caressait sa joue souvent en nous disant "Je sens qu'il repousse" ...
    Elle est partie, comme une petite flamme qui s'éteint, à 94 ans. Entourée des siens, dans sa maison, où je vis maintenant.
    Moi aussi j'ai eu une mémé merveilleuse ...

    Moi aussi j'avais une Mémé ...

     


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  • Commentaires

    1
    rvbg44
    Mercredi 21 Mai 2014 à 21:15

    cette maison a une âme c'est une chance de continuer à y vivre  avec l'âge on devient plus sensibles à ceux qui ont laissé leur emprunte avec des souvenirs d'enfance inoubliables  malheureusement on se déplace de plus en plus pour divers raisons rare sont ceux qui pourrons avoir cette chance et le veulent-ils ?

    bonne soirée

    2
    Jeudi 22 Mai 2014 à 08:44

    Oh que oui, je marche doucement dans l'âme de la maison et l'esprit de ceux qui y ont vécu.
    Ca m'a aidée à me reconstruire.
    Quand il m'arrive d'aller ailleurs encore parfois, je sais que je me trouve beaucoup mieux entre les murs de cette adorable maison.
    L'orage m'a réveillée ...

    Bonne journée

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