dénuement variable dans le feuillage des arbres,
celui-ci semble avoir maintenu courageusement sa parure seulement en son orientation sud
laissant alors sa partie opposée altérée et chétive au vent vainqueur du matin ;
autour de lui, d'autres par contre rayonnent encore de tout côté ;
et les avancées différentes de ce dénuement,
cette inégalité de destin,
me signalent dans une lancinante musique d'hiver
comme une possible peine des arbres,
lancinante musique
qui dans cette invariabilité les dépouilles peu à peu de leur couleur,
de leur mouvement, de leur forme,
dévoilant lentement toute l'intimité de la fragilité de leur corps ;
l’épargné qui n’y résistera pas longtemps
Pierre Cressant