• Si jamais Nicolas Sarkozy devait ne pas être élu président dimanche soir, il faudra quand même lui reconnaître un exploit personnel. Avoir réussi, seul, à recomposer tout le paysage politique.

    Grâce à lui, la frontière entre extrême droite et droite classique s’est ouverte. Si bien que Marine Le Pen pourrait bien, dans quelques semaines, faire marché commun avec l’UMP. Ce n’est pas tout. Grâce à son activisme, il aura également réussi à déplacer le centre sur la gauche, autrement dit à faire que François (Bayrou) appelle à voter pour l’autre François (Hollande).

    Le sarkozysme pourrait bien, en dernière analyse, être à la Vème République ce que les astéroïdes ont été aux dinosaures.

    Bruno Testa
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  • jenar Raoul-Marc Jennar

    Revenir en France n’avait pas été une mince affaire. Rentrant d’un long séjour professionnel dans un pays tropical, j’avais le teint très bronzé. Et, un peu par bravade, j’avais présenté mon passeport cambodgien (avec visa) plutôt que mon passeport français. Mal m’en prit. Entrer en France, c’est d’abord et surtout franchir une frontière. Au sens où on l’entendait jusqu’au milieu du 20ème siècle, c’est-à-dire franchir une barrière de séparation, un mur en quelque sorte.

    Ne pas avoir le teint pâle, c’est être différent. Donc suspect. Surtout au pays où l’apéro saucisson-pinard entre « gens de souche » tient lieu d’identité nationale. Les cerbères qui m’interrogeaient en me tutoyant, dans un français à la syntaxe quelque peu approximative, n’y allaient pas par quatre chemins. Étrange comité d’accueil d’un pays qui se prétend la patrie des Droits de l’Homme. Après maintes pratiques vexatoires, j’ai pu enfin me retrouver sur le sol français quitté cinq ans plus tôt. Chez moi. Une république, paraît-il. Mon expérience internationale m’a très vite permis de comparer. Le terme ne désigne rien d’autre qu’un régime qui n’est pas une monarchie. Pour le reste, ce que j’ai vu et entendu m’a rappelé ces républiques bananières, corrompues jusqu’à la moelle, comme on en trouvait avant le surgissement citoyen qui a parcouru l’Amérique latine.
    Très vite, je me suis aperçu que les trois mots gravés sur les frontons des bâtiments publics n’avaient pas le sens qu’on leur donne d’habitude. Liberté ? Oui, mais uniquement pour les riches. Égalité ? Oui, mais surtout entre les riches. Fraternité ? Oui, mais surtout au sein de microcosmes où les gens sont soudés par un même idéal ou par un même projet. Surtout chez ceux qui tentent de résister. Dans les rues, il y a des policiers surarmés partout. On se croirait dans un pays en état de siège. Mais ce qui m’a le plus surpris, qui est très visible, c’est le fossé immense entre une minorité de gens très riches et la grande majorité de la population qui connaît la précarité. Dans la rue, cela saute aux yeux. Derrière de hauts murs protégés par des barbelés et gardés par des vigiles en armes, on aperçoit les toits de somptueuses villas. Ce sont des quartiers réservés aux gens aisés. Tout autour, des logements délabrés s’étendent sur des hectares. Ce contraste permanent explique sans doute la forte présence policière. Pas beaucoup de différence avec ce que je venais de quitter aux Philippines.
    Après une bonne semaine à retrouver le pays et à questionner les gens, je me suis rendu compte qu’un enseignement de bon niveau n’était accessible qu’à ceux qui pouvaient payer l’inscription dans une école privée, presque toujours catholique. C’est manifeste, les pouvoirs publics ont abandonné le secteur de l’enseignement au domaine privé religieux. Comme dans les grands pays anglo-saxons. C’est pareil en matière de santé. Il faut prouver qu’on a de quoi payer avant d’être soigné. Même aux urgences. Si on n’a pas souscrit à une assurance privée, on ne peut faire face aux coûts exorbitants réclamés pour être soigné. C’est comme aux USA avant la réforme d’Obama. Et, en dehors des grandes villes, il faut parfois deux heures de route avant de trouver un établissement de soin. En fait, ce qu’on appelait autrefois les « services publics » ont disparu. Les services sont fournis par des firmes privées et les tarifs sont bien plus élevés. Nous sommes des « clients » et non plus des « usagers ». On ne s’en sert que si on en a les moyens.
    À la télé, quelle que soit la chaîne, on diffuse surtout des variétés, des jeux, du sport. Peu de documentaires ou d’enquêtes. Les infos traitent surtout des faits divers et le côté « people » de la vie politique. De toute façon, aux infos, on ne voit qu’une personne : le président. Il est omni présent. Manifestement, la presse est très contrôlée et très rares sont les journalistes qui osent démentir un dirigeant ou critiquer le gouvernement. C’est comme en Italie, du temps de Berlusconi. Un soir, au journal de vingt heures, on a montré une rafle d’enfants de couleur à la sortie de l’école. Au moyen d’un feutre, des flics marquaient leur avant-bras droit d’un numéro. Comme sous Vichy ! Et là, tout à coup, ce fut le choc. Je me suis réveillé. Avais-je trop abusé du savoureux petit Collioure pendant le repas dominical ? Toujours est-il que rapidement, je m’étais assoupi au moment d’honorer ce droit humain universel, la sieste. Mais l’inconscient est un territoire où les angoisses se libèrent d’autant plus facilement que le fruit de la vigne a levé certaines barrières.

    En me réveillant, je me suis rendu compte que, dans mon sommeil, je m’étais projeté en mai 2017 et que cinq ans plutôt Nicolas Sarkozy avait été réélu avec 50,09%. Mon rêve me donnait à voir le cauchemar d’une France demeurée cinq ans de plus sous le joug de cet individu. Une France dégradée, abîmée. Ce cauchemar me rappelait, quelques jours avant un scrutin décisif, que ce n’est pas gagné et que le risque est réel.

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  • Dès l’issue de leur première passe d’armes, le président sortant décrète : « Il faut que nous rentrerions dans le vif du sujet. » La grammaire continue d’en prendre pour son grade dans la bouche de Nicolas Sarkozy, mais nous assistons, d’emblée, à un tomber de rideau : ce n’est qu’une fin, terminons le combat !…

    Illico les jeux sont faits. François Hollande vient de remporter en cinq secondes la bataille de l’image : il apparaît installé quand son adversaire semble instable, parcouru de tics. Le président de la République, avec ses « M’sieur Hollande » (il reçoit en retour de rares « Nicolas Sarkozy »), se laisse vite enfermer dans le rôle du métayer rageur, face à notre bon maître assez peu disposé à renouveler sa confiance à un employé récalcitrant et furieusement bonimenteur (« j’ai une preuve à vous donner ! »). Les attitudes magistrales sont donc du côté du conquérant déjà tranquillement au faîte ; la gestuelle aux abois marque la prestation de l’agité de l’Élysée dévissant. Et ce malgré le renfort obséquieux de David Pujadas, loyal jusqu’au bout à son César, et de Laurence Ferrari, visiblement si sensible à la détresse de Neuilly.
    Au fur et à mesure que le temps s’écoule, nous glissons vers l’univers hospitalier (« c’est pas blessant, ça », gémira Nicolas Sarkozy) ; plus exactement vers l’hôpital psychiatrique. Il ne manque plus qu’une blouse blanche à « Monsieur Hollande ». Impavide tel un médecin face à un convulsionnaire (qui s’écrie « petit calomniateur ! » avec rictus afférent), le mandarin socialiste gère la crise d’un patient difficile venu en consultation. Nous avons l’impression de violer le secret médical. François Hollande a-t-il lu de fond en comble un récent numéro du Nouvel Observateur consacré aux pervers manipulateurs ? Il traite en tout cas Nicolas Sarkozy comme tel – sans le neutraliser complètement ; le cas est aigu, nous le savons : « Vous mentez », répète ainsi à intervalles réguliers, comme le paon crie « léon ! », le président en souffrance.
    A 22h08, Nicolas Sarkozy semble comprendre. Il s’échappe de son personnage surgi d’une chanson de Bourvil. Il gagne en stature un très court instant. « Monsieur Sarkozy », laisse aussitôt échapper François Hollande, exceptionnellement. À l’heure où la France qui se lève tôt part se coucher, le mimétisme télévisuel, bourreau des débatteurs, fait son office : le président devient présidentiel avec une crédibilité frôlant celle de son adversaire ! Celui-ci, toutefois, dès 22h16, lui donne une bonne leçon à propos de l’école maternelle. Alors le locataire – en toute fin de bail – de l’Élysée tousse lourdement, hors champ puisque les plans de coupe sont bannis : nous croyons entendre l’un de ces damnés barbotant dans la fange, comme on en rencontre au détour d’un poème de Baudelaire…
    La poésie s’était invitée à l’orée de ce direct, aussitôt après le premier mot (« justice ») prononcé par François Hollande, avec des rimes en forme de ricanements propres à énerver encore plus ce président aux naseaux en feu : hé ! hé ! hé ! Nous avons eu droit à ceci : « Les privilégiés ont été trop privilégiés », « la France a décroché », « pendant trop d’années, les Français ont été opposés ». Nicolas Sarkozy a perdu en rase campagne cette guerre des trouvères, ne parvenant à expectorer que ce chétif plaidoyer pro domo : « Personne ne s’est senti humilié. » Il était recalé. Si bien qu’à 22h34, son « je ne suis pas votre élève », usé jusqu’à la corde, ressemble davantage à un cri de grâce qu’à une contre-offensive.
    Quand le président s’embourbe dans son islamophobie, il est sommé de s’expliquer. Il use alors d’une phraséologie vulgaire (« ils viennent de quoi ? »), grosse de confusion et semant la haine. Du coup, il se fait moucher avec hauteur, par un candidat socialiste prenant les paris que les Français choisiront toujours, plutôt qu’un voyou qui leur ressemble, un responsable qui sache faire preuve de « cohérence dans ses convictions ». Son anaphore (« moi, président de la République ») fut grandiose et rapetissa encore davantage le sortant. Quelle conclusion tirer d’un tel échange ? Aucun mensonge identifiable ne fut proféré, sauf par David Pujadas. L’arbitre-journaliste a osé prétendre qu’il était 22h30, alors que toutes les pendules de France et de Navarre, tout comme l’observatoire de Paris qui fait foi, marquaient 22h36.

    Il n’est pas interdit, au chroniqueur, de vérifier, de son côté. « Non mais, franchement, la vérité elle est là, elle vous gêne, c’est extrêmement important de terminer par là, dans un monde extraordinairement complexe, j’veux parler » : soudain, à 23h50, le sentiment que nous nous dépêtrerons de cette langue massacrée (« une fonction que j’ai appris pendant cinq ans ») au sommet de l’État.

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  • La grenouille Copé n’aura pas attendu le duel Hollande/Sarkozy pour sortir de son bocal et annoncer le mauvais temps pour la majorité.

    La preuve ? Son interview dans Le Figaro d’avant hier où il fait part de son intention « après le 6 mai, de permettre aux différentes sensibilités de pouvoir s’exprimer plus fortement en créant des mouvements au sein de l’UMP ». Sage décision quand on sait qu’en cas de victoire de Hollande, l’UMP risque de vivre une période de fortes turbulences.

    Les centristes malmenés ne rêvent-ils pas de montrer leurs biscottos anesthésiés par cinq ans de fil à la patte ? À défaut d’anticiper la défaite, Copé n’insulte pas l’avenir.

    Bruno Testa
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  • jenar.jpg Raoul-Marc Jennar

    Ministre, il...

    - fut l’organisateur des rafles d’enfants d’immigrés
    - fut l’homme du « Karcher » et de la « racaille »
    - a renié son engagement de ne pas privatiser EDF/GDF
    - a organisé la privatisation partielle du groupe Areva
    - a soutenu le fichage génétique de faucheurs d’OGM et d’étudiants anti-CPE

    Président des riches, il...

    - fut le président du Fouquet’s et du yatch de Bolloré
    - fut le président « bling bling » (Ray Ban, Rolex…)
    - a instauré le bouclier fiscal
    - a créé de multiples niches fiscales pour les plus riches
    - a instauré la peine plancher
    - a exercé sur la Justice une influence directe
    - a organisé un net recul de l’État de droit
    - a couvert Woerth
    - s’est ingéré dans le dossier Bettencourt
    - a privatisé La Poste
    - a organisé la mise en concurrence des universités
    - a affirmé la supériorité du curé sur l’instituteur
    - a favorisé l’école privée catholique
    - a dégradé l’école publique
    - a dégradé la santé publique
    - a dégradé le régime des retraites
    - a dégradé le Droit du travail
    - s’est employé à démanteler tous les acquis sociaux mis en œuvre en application du programme du Conseil National de la Résistance
    - a renforcé le caractère présidentiel du régime
    - a prononcé le discours néo-colonialiste de Dakar
    - a prononcé le discours raciste de Grenoble
    - a instauré un véritable racisme d’État
    - a lancé le débat sur l’identité nationale
    - a réintégré la France dans le commandement militaire de l’OTAN
    - a fait adopter le Traité de Lisbonne dont le contenu avait été rejeté au référendum de 2005
    - a fait adopter le Mécanisme Européen de Stabilité et a signé le Pacte budgétaire
    - a reçu les pires dictateurs à l’Élysée : Ben Ali, Kadhafi, Moubarak
    - a soutenu Ben Ali contre les démocrates tunisiens
    - a fait limoger le directeur de Paris-Match
    - a organisé l’espionnage de journalistes
    - s’est attribué le pouvoir de désigner les directeurs des médias publics
    - a multiplié les plaintes pour outrage à sa personne
    - a accru la dette de la France de 520 milliards (calculé en dehors des effets de la crise)
    - a utilisé les moyens de la République à des fins personnelles
    - fut le Président de la République le plus grossier (« casse-toi pauv’con »), le plus vulgaire (le « croc de boucher »), le plus menteur (Mur de Berlin, Fukushima) et le plus inculte (« Stéphane » Camus) que la France ait jamais connu.

    (liste incomplète)

    jennar.fr
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  • Pour mieux comprendre l’articulation entre le capital productif et le capital financier, et donc la crise du système productif actuel, étudions le concept du capital financier chez Marx.

    Marx va opposer le capital réel au capital fictif afin d’expliquer la marchandise. Il développe l’idée selon laquelle il y a d’une part une infrastructure qui serait le capital réel (processus de production de la plus value) et d’autre part une superstructure qui serait le capital financier (processus banque-crédit-placement). L’infrastructure est la relation qui existe entre l’argent et la force de travail et qui constitue la base du capital fictif. Pour Marx, l’argent s’affranchit sous des formes différentes et devient producteur d’intérêts, c’est-à-dire qu’il engendre une nouvelle propriété : son usage crée de l’intérêt, ce qui implique accumulation, concentration et donc monopole.

    La relation argent (capital fictif) est nécessaire dans le mode de production capitaliste. La non réalisation de la plus value a pour conséquence l’encombrement des marchés, la dévaluation des marchandises, l’interruption de la production, et comme le capital ne peut être conçu en dehors de son mouvement, mais dans l’unité des processus de circulation et de production alors, toute interruption implique la crise. C’est là où le capital financier intervient sous forme de capital argent de prêt. Les capitalistes financiers accordent des prêts aux capitalistes industriels et aux commerçants. Les capitalistes financiers ne se limitent pas aux opérations de prêts, mais ils interviennent aussi par des prises de participation dans les entreprises qui sont en difficulté.

    Pour l’aile réformiste, la résolution de la crise passait par la conquête électorale du pouvoir politique et la mise en place d’une série de réformes ; cette transformation du capitalisme mettait fin à l’anarchie du marché, les États limitant, contrôlant ou éliminant la concurrence pour prévenir les crises. Les crises avaient en effet un rôle important dans la dynamique de concentration du capital, puisqu’elles éliminaient périodiquement les entreprises les plus fragiles et amenaient les autres à se regrouper pour contrôler le marché. Cette concentration de capitaux gonflait le capital en circulation, donc les possibilités de crédit, et nécessitait le recours à l’émission d’actions pour financer ces regroupements, leur donner tout leur potentiel, et répartir leurs profits.

    Le monde actuel se caractérise au contraire par d’énormes masses de capitaux susceptibles d’êtres mobilisées, investies n’importe où sur la planète, et d’entreprises transnationales dont la production et la circulation sont segmentées à l’échelle mondiale. Si le petit investisseur, doté d’un capital limité, ne peut employer son capital qu’à portée de chez lui, ce n’est pas le cas des transnationales. Pour elles, chaque État, chaque pays se présente sous la forme d’un certain nombre de caractéristiques plus ou moins adaptées à la valorisation de leur capital : coût du travail, paix sociale, stabilité politique, fiscalité, infrastructures, qualification de la force de travail et ainsi de suite. Si bien qu’aux spécialisations liées au potentiel agricole ou minier, se sont ajoutées des spécialisations liées aux profils susceptibles d’attirer des investissements, desquels dépendent plus ou moins directement la capacité des États à participer au marché de la dette et à alimenter, au passage, le revenu des classes dirigeantes.

    Le capital fictif, à l’échelle globale, restructure donc complètement la relation entre Capital et État, intégrant ce dernier dans la dynamique du capital. Là encore, la crise telle qu’elle est vécue par les salariés, par les citoyens de chaque État, n’est pas nécessairement une crise pour le capital, même si elle peut lui être liée comme dans le cas grec, portugais, espagnol, italien et français. C’est avant tout l’effet d’une restructuration des rapports entre Etat et capital qui s’impose à l’échelle mondiale.

    A. K. d’après Karl Marx

    Les grandes fortunes corrompent ceux qui les possèdent et ceux qui les envient… (Mirabeau)

    2ccr.unblog.fr
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  • Par Théophraste R.

    Le 1er Mai 2012, Nicolas Sarkozy a convoqué les « vrais travailleurs » place de la Concorde. « Vous êtes 200 000 ! » s’est-il exclamé. Curieusement, Le Figaro annonce dans la foulée qu’ « aucun décompte officiel de cette manifestation ne sera opéré. ». Ah bon ?

    Alors, comment qu’il a fait, le petit Nicolas, pour caser 200 000 personnes dans une place qui ne peut en contenir que 30 000 ? Le petit Nicolas aurait-il appris à trop compter sur l’amnésie des français et pas assez sur ses doigts ? À moins qu’il ne se soit murmuré à l’oreille de lui-même : « Allez ! Au point où j’en suis, une connerie de plus ou de moins... »

    Toujours est-il qu’un autre décompte, très officiel celui-là, sera effectué le 6 mai prochain. Et là, évidemment, on compte sur vous.

    Théophraste R.
    (service comptabilité)

    legrandsoir.info
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  • Par Edwy Plenel

    « Diversion » (Nathalie Kosciusko-Morizet), « officine » (François Fillon), « infamie » (Nicolas Sarkozy) : le sarkozysme n’aime décidément pas l’indépendance des médias et le démontre encore une fois par ses réactions à nos nouvelles révélations sur ses secrets libyens. Comme en 2010 dans l’affaire Bettencourt, le pouvoir en place préfère insulter les journalistes dont les informations le dérangent plutôt que de répondre aux questions légitimes qu’elles posent. Mediapart ne retire rien de ses révélations, aussi légitimes que fiables. Mise au point en forme de rappel des principes démocratiques, alors que Nicolas Sarkozy annonce une plainte contre Mediapart.

    La liberté de l’information fait partie des droits fondamentaux. Ce n’est pas un privilège des journalistes, mais un droit des citoyens : le droit de savoir tout ce qui est d’intérêt public afin de pouvoir se forger son opinion en toute liberté. Depuis la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et son article 19, ce droit fondamental inclut celui « de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations par quelque moyen d’expression que ce soit ». De plus, il suppose le pluralisme des médias, principe dont la valeur constitutionnelle est reconnue, ainsi que l’indépendance des journalistes, garantie par leur statut professionnel.

    Les gouvernants des pays démocratiques sont supposés respecter ces principes dont, dans l’idéal, ils devraient être les premiers gardiens et les fidèles serviteurs. S’ils les bafouent, ce ne sont pas les journalistes qu’ils humilient mais la démocratie elle-même qu’ils méprisent. Ce simple rappel suffit à souligner l’absence de culture démocratique dont témoignent les réactions du pouvoir exécutif à nos nouvelles informations sur les secrets libyens de cette présidence finissante. Car accepter la liberté de la presse, c’est répondre aux questions des journalistes, et non pas insulter, discréditer et calomnier les journaux qui les posent.

    Est-il besoin de rappeler à MMrs Fillon et Sarkozy que Mediapart n’est pas une « officine » mais un journal, reconnu par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) ? Qu’il est animé par des journalistes professionnels, bénéficiant de la carte d’identité attribuée par la profession (CCIJP) ? Que son activité, son bilan et son actionnariat sont publics, détaillés, une fois l’an, par la publication détaillée de ses comptes (par exemple ici) ? Que des journalistes en sont les principaux actionnaires, l’ayant financé sur leurs économies avec la seule aide de citoyens attachés à la liberté de la presse, et que son équipe de salariés en défend farouchement l’indépendance ? Que les abonnements de ses lecteurs sont sa seule recette et la garantie de sa liberté, Mediapart n’ayant aucun autre revenu, ni publicité ni subvention ?

    S’il fallait une énième illustration de l’urgence d’une refondation démocratique de notre vie publique, elle est amplement fournie par ce nouvel épisode des relations tumultueuses de Mediapart, journal indépendant et participatif, avec une présidence de la République qui n’imagine le journalisme que dépendant et enrégimenté. Ce qu’elle ne supporte pas, ce ne sont pas seulement nos informations mais le fait de n’avoir aucune prise pour les entraver ou les étouffer, aucun relais complice, aucun moyen de pression. D’où ces campagnes délirantes, diffamatoires et calomnieuses, qui font semblant d’oublier ce que nous sommes alors même qu’ils sauront sans aucun doute s’en souvenir, demain, si d’aventure ils sont dans l’opposition : un journal libre, rigoureux et professionnel, totalement indépendant des pouvoirs, quels qu’ils soient, au service du seul public et de son légitime droit de savoir...

    (La suite de ce dossier est à lire sur mediapart.fr)

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  • Fêtant son anniversaire ce samedi, Julien Dray avait invité le gratin socialiste.

    Apprenant que Dominique Strauss-Kahn allait débouler, Ségolène Royal, Pierre Moscovici et Manuel Valls ont pris leurs jambes à leur cou, pire que si on leur annonçait la venue du Diable. Venant de Ségolène Royal, féministe convaincue, on peut comprendre. De l’ex-disciple Moscovici, et surtout de Valls qui n’a eu de cesse de défendre DSK sur les plateaux télé, moins.

    Mais les deux postulants à un poste de ministre n’avaient pas envie, qu’à quelques jours du second tour, la droite s’empare de l’anecdote et que le hochet promis leur passe sous le nez. L’amitié s’arrête là où commence la raison ministérielle.

    Bruno Testa
    for lunion.presse.fr
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