• Roulés dans le bouillon cub ...

    Des ronds dans le bouillon cube

     

    On le sait, les Français se sont remis à faire la cuisine, cela revient moins cher et c’est meilleur pour les papilles et la santé. Avec, parfois, des conséquences inattendues : les ventes de bouillons cubes sont parties en flèche. Il faut dire que c’est bien pratique pour rehausser vite fait le goût d’une tambouille maison.

     L’année dernière, il s’en est vendu dans l’Hexagone plus de 387 millions. La plus grosse usine de France, dans l’Aisne, en fabrique plus de 16 000 tonnes par an. Il y a un mois, quand a débuté l’affaire du fipronil, les industriels du secteur ont eu la chair de poule. Car, un de leurs produits vedettes, c’est le bouillon de volaille, une mixture mitonnée avec de la poule pondeuse de réforme, sous forme de bouts de viande, de graisses ou de jus de cuisson de poulet concentré puis déshydraté. Jusqu’à présent, les contrôles n’ont rien déniché. On aurait pourtant aimé savoir si, pendant les dix mois où les élevages néerlandais ont été aspergés avec l’insecticide interdit, des poules pondeuses sont entrées dans la fabrication de ces « aides culinaires ».

     

    Dès que Le Canard a posé la question au hollandais Unilever, qui possède les fameux bouillons Knorr, la multinationale s’est mise aux abonnés absents ! Par peur de prendre un bouillon ? Une astuce, tout de même, pour ne pas se mettre la rate au court-bouillon : choisir sur l’étiquette « poulet » et non pas « poule », ce qui permet au moins d’éviter la malheureuse, qui arrive lessivée à l’abattoir après avoir pondu ses 450 œufs… Mais qu’y a-t-il vraiment dans ces cubes ? Surprise : il n’a de « bouillon traditionnel » que le nom. Le premier ingrédient c’est le sel : il s’en trouve quatre fois plus que de viande de volaille ! Le reste est digne de la potion miracle anti-gueule de bois d’Astérix : huile d’olive, sucres, graisse de poule, ail, persil, caramel, amidon de pomme de terre, huile de palme hydrogénée, curcuma…

    À quoi s’ajoute une flopée d’additifs, de l’inosinate, un exhausteur de goût généralement préparé à partir d’une fermentation bactériologique, de la maltodextrine, une poudre blanche habituellement réservée aux culturistes pour prendre de la masse musculaire… Et pour refermer le couvercle, du glutamate, qui ouvre l’appétit… Allez, au bouillon !

    Le Canard Enchaîné N° 5054 du 6 septembre 2017
    Altermonde-sans-Frontières

     

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